Monsieur Tas




2013
Installation conçue avec Gaëtan Robillard


           Monsieur Tas traduit sous forme anthropomorphique le potentiel énergétique du sol et de son développement bactérien. Inspirée du principe des piles à bactéries, l’installation est composée de terre et de nutriments directement prélevés sur la parcelle (feuilles, paille, branches), de six piles à terre, d’un cornet en chêne et d’un entonnoir en inox. Alimenté par l’énergie présente dans la terre, le cornet diffuse et révèle l’activité sonore des entités organiques habitant le tas.




Le projet s’inspire des théories de Claude Bourguignon et d’un constat qu’une longue période d’agriculture intensive a épuisé la richesse des sols. Outre la contestation par Claude Bourguignon d’une vision de la terre comme un milieu inanimé et qui nécessiterait l’usage d’engrais, il indique que loin d’être inerte, le sol contient 80% de la biomasse de la terre. Ses recommandations de l’usage du bois raméal fragmenté et ses observations des processus micro-organiques en jeu dans la décomposition mettent en mouvement un rapport au sol qui a été moteur dans la création de cette installation. Notre geste, celui de prêter à la forme archaïque du tas un dispositif énergétique et expressif sur le terrain de l’INRA, situe un rapport d’altérité avec le sol. À quelle nature profite un potentiel énergétique en train de se révéler ? Ainsi la rencontre que nous désirons aujourd’hui est celle de cette coïncidence avec un inconnu que nous foulons, celui de l’énergie micro-organique enfouie dans le sol. C’est l’expérience d’entrer en conversation (et donc en connaissance) avec un monde et un écosystème animé et extra ordinaire que nous proposons ici.












Dimensions : 15x15x3 m
Matériaux : terre, branches, chêne, zinc, cuivre, verre, haut-parleur.
Prix Le Vivant et son énergie / Trophée de Gailly. Remerciements : Sylvie Pouteau, Paul Robillard et ses amis architectes/cinéastes : Guillaume Clément, Antoine Cartier, Clément Pelletier, Frédéric Mauclère, Julien Ladroue, AEF, Alexandra Devaux, Norent Saray-Delabar, Claire Aubadie-Ladrix (stagiaire), Lorraine Verner, Catherine Schvartz, Cécile Morin. Commanditaire : INRA Versailles. Projet réalisé dans le cadre du programme de recherche-action Le vivant et son énergie.

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