Le Chemin des Roches à Cieux

2021





Raconter l’histoire et le présent d’un village à travers un parcours

         Habiter à la Chartreuse de Sainte-Croix en Jarez le temps d'une résidence, c'est aller à la rencontre de l'histoire des chartreux présents ici jusqu'à la Révolution mais aussi des agriculteurs, artisans, restaurateurs, élus, médiateurs, agents communaux, etc., vivant dans ce village de 480 habitants. À travers l’exploration de la notion de spaciement — promenade hebdomadaire pratiquée par les chartreux —, l’enjeu de cette résidence a été d’imaginer un parcours ponctué d'installations sensorielles et poétiques dialoguant avec le passé et présent de Sainte-Croix en Jarez. En une heure de marche autour de la Chartreuse, la promenade valorise les points de vue sur l'ancien monastère et dialogue avec les flux naturels : le vent, la lumière, l'eau, et ses habitants, les plantes et animaux peuplant son paysage



Le Chemin des Roches à Cieux a été conçu à partir d'entretiens, de visites (Musée des Tresses et Lacets, Musée de la Mourine), de longues marches, de lectures. Je cherchais un élément qui puisse créer du lien entre des sujets aussi différents que le mode de vie des Chartreux, leur rapport à la nature et leur pratique du spaciement, l'activité fortement agricole du village aujourd'hui, l'histoire industrielle de la région, notamment la fabrication des tresses et lacets, mais aussi la faune et la flore des espaces naturels de Sainte-Croix...

Progressivement, le travail s'est structuré en travaillant à partir de pierres et de cordes locales. La pierre, matériau de construction de la Chartreuse, des murets guidant le visiteur sur le parcours ou encore support de légendes des Roches de Marlin… est l'élément qui nous raccroche au sol, qui accompagne le visiteur au long du parcours et qui devient une clef de compréhension du site.


Le Chemin des Roches à Cieux est ponctué d’une vingtaine d’installations réalisées à partir de cordes et de pierres. Chaque halte est accompagnée par une piste audio accessible via smartphone.



Un rideau de feuilles marque le seuil entre la Chartreuse et le monde extérieur. Il souligne la lumière du Soleil comme une invitation à sortir. L’installation évoque le Komorebi, notion japonaise décrivant ce moment où la lumière est filtrée à travers les feuilles d’un arbre.



Entre chacune des installations principales, des interventions en pierres et cordes guident le visiteur.



Une fenêtre tressée nous invite à contempler la Chartreuse. Sa présence sur le Chemin des Roches à Cieux rappelle qu’elle était par ailleurs souvent absente dans les cellules des moines.








Non loin de là, les Roches de Marlin enchantées. Ici, les pierres qui chantent.
Devant la chapelle de Jurieux, un lithophone (instrument de musique fait de pierre) propose aux visiteurs de faire sonner les pierres.



Le sol raviné évoque le passage d’un cours d’eau. La corde tressée donne à voir la présence fantômatique du bief qui alimentait autrefois le moulin des Chartreux.




Une salamandre, une barbastelle, un pic noir, une grenouille rousse, un écureuil et un renard, représentés en cordes de couleur prennent place dans le bois de Rochassieux, une manière d’évoquer les animaux peuplant le site.








Vue d’ici, la fenêtre tressée rappelle le chemin parcouru. Symbole d’une connexion avec l’environnement extérieur, elle invite à changer de point de vue et à opérer un retournement voire une révolution.










Le Chemin des Roches à Cieux se termine par une communion avec le Soleil. Un cadran solaire analemmatique, tressé de pierres et de cordes, nous invite à nous connecter avec la lumière. Il rappelle également l’utilisation des cadrans solaires, souvent portatifs, à l’époque des Chartreux.

 
Chaque installation est associée à une piste audio :

















Projet conçu pour le village de Sainte-Croix en Jarez, avec le soutien de Saint-Etienne Métropole, l’équipe du site de la Chartreuse (Morgiane Laib, Emilie Sabot, Jeanne Marcon, Véronique Mercier, Stéphanie Lepagneul), la Cité du design et le Parc Naturel Régional du Pilat.

Remerciements :Le Musée des Tresses et Lacets (Luce Chazalon) et La Mourine, Musée des Forgerons à Saint-Martin-la Plaine (Robert Girard, Josyane Chêne) ; Les artisans Lucien Pacallet et Didier Jouanjus, tailleurs de pierre à la Terrasse-sur-Dorlay et à Savigneux, Gauthier et Fils, fabricants de tresses et cordes à Vertolaye et Alex Cobas, artisan métal à Sorbiers ; L’équipe du Studio Idaë : Pauline Avrillon, Floriane Roué, Lita Gomez Carrera, Ethen Ben Abda (stagiaire), Mathilde Vaillant (stagiaire), Florian Meca (stagiaire).

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