Topique-eau non potable

2016



Dispositifs valorisant le réseau d’eau non potable de Paris
      
            Dès le milieu du XIXème siècle, la Ville de Paris se dote d’un réseau d’eau non potable destiné à l’arrosage des espaces verts et au nettoyage de la voirie. Menacé un temps d’abandon car vétuste et sous-utilisé, ce réseau nécessite aujourd’hui d’imaginer de nouveaux contextes d’usage pour cette eau, extraite de la Seine et du canal de l’Ourcq. Topique-eau non potable donne forme à trois usages de cette eau :

- un bassin intégrant une phytoépuration et des chantepleures (arrosoirs à immerger) pour des jardins collectifs ;

- une borne de nettoyage pour les parties communes d’immeubles ;

- une bouche de rafraîchissement pour les places publiques.

Le bassin filtrant et les chantepleures. Ce dispositif a été conçu pour utiliser l’eau non potable dans les jardins collectifs. Il filtre l’eau grâce à un procédé de phytorestoration (filtration par les plantes) développé par l’entreprise Phytorestore. Une fois filtrée, l’eau peut être acheminée jusqu’aux plantes grâce à des chantepleures. La chantepleure est l’ancêtre de l’arrosoir. Elle a la particularité de se remplir par le dessous, une manière d’esquisser une gestuelle propre à l’usage de cette eau de Seine. Cet objet a été redessiné pour l’occasion et produit en petite série par rotomoulage.





La borne de nettoyage.

Aujourd’hui n’importe quelle copropriété parisienne peut demander un raccordement au réseau d’eau non potable. Pour autant, aucun dispositif adapté n’existe pour distribuer cette eau et signifier sa spécificité. En effet, les risques sanitaires relatifs à l’eau non potable nécessitent d’empêcher toute confusion avec une eau potable. Destinée aux parties communes d’immeubles, la borne de nettoyage répond à cet enjeu en mettant à disposition des habitants de l’immeuble, un seau de 8 litres. Ce dernier se remplit grâce à une pédale située en partie basse de la borne.





La bouche de rafraîchissement.

Face aux épisodes de canicule de plus en plus fréquents et au phénomène des îlots de chaleur, l’eau non potable peut être utilisée pour rafraîchir l’espace public. Comme les bouches d’arrosage ou de lavage présentes dans la rue, la bouche de rafraîchissement est reliée au réseau d’eau non potable et peut être ouverte avec une clef par un agent de la ville.
Le dispositif fonctionne par débordement. Il est constitué d’un matériau poreux (quartz) qui permet d’augmenter la surface de contact entre l’eau et l’air. Ainsi l’eau s’évapore et rafraîchit l’air ambiant.



Équipe : Pauline Avrillon, Louise Raguet (stagiaire), Camille Jégo (stagiaire),
Xavier Miclet, Rototech, Bernard Justin, Christophe Rovelli, Art Tech Composites, Materialise, Ezeka.
Étude de phytoépuration réalisée par Phytorestore.
Prototype réalisé dans le cadre du programme Audi Talents Awards.
Dimensions et matériaux :
- bassin : 2 x 1,50 x 0,30 m, matériaux composites ;
- chantepleure : 25 x 14 x 14 cm, PVC souple ;
- borne de nettoyage : 98 x 27 x 27 cm, béton, résine ;
- bouche de rafraîchissement : 1,50 x 1,50 x 0,30 m, inox, fonte, béton, résine méthacrylate.

Crédits photo : Pierre Lucet-Penato (photos Galerie Audi talents), Fabien Breuil (photos Tuileries).


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