Topique-vent : Anémochories





2024
Coder le vent dans une forme pérenne qui s’adresse aux temps futurs


         
    Topique-vent : Anémochories est une installation composée de quatre sculptures de pierre de Savonnières avec incrustation de pièces gravées en basalte, imaginée pour le Village des Athlètes à Saint-Ouen. Ces formes organiques représentent les rides de courant issues de l’étude du vent local, la bise provenant du Nord-Est et traversant l’avenue Cesaria Evora. Les quatre sculptures sont de taille croissante selon que leur implantation s’approche de la Seine, comme une manière de connecter le vent à l’eau. Elles sont complétées d’un toposcope ou table d’orientation permettant aux promeneurs de déceler le trajet du vent et ses effets sur le Village des athlètes.  


Topique-vent : Anémochories instaure une relation réciproque avec le lieu. Les résidus de pierre de basalte issus de la taille permettent de fertiliser les sols. En retour, les sculptures se végétalisent sur un temps long, annonçant la période Héritage du quartier.







L'étude du vent a influencé l’aménagement de la ZAC Village Olympique et Paralympique. Sa maîtrise a permis d’aboutir à une gestion des flux pour rafraîchir, ventiler et adapter l'avenue Cesarie Evoria au changement climatique.

Le vent est aussi un flux qui nous rappelle un invariant et permet de connecter les époques. La bise qui parcourt le site, provenant du Nord-Est, dont la vitesse est de 2,7 m/s (direction fréquente en période de canicule), sera aussi présente dans 10 ou 20 ans.


Quand le vent souffle, celui-ci laisse des traces sur son passage que l’on nomme les « rides de courant ». Nous observons celles-ci sur les plages ou les dunes lorsque les sédiments sont agités par l’action du vent. Ces rides sont déterminées par plusieurs paramètres tels que la direction et la vitesse du vent, la taille du grain et la hauteur. À partir de ce principe et l’étude de la promenade Cesaria Evora, Topique-vent : anémochories  « code » le vent présent dans le site et propose sa représentation sculptée dans la pierre, sous la forme de rides de courant, permettant ainsi aux usagers présents ou futurs de comprendre la provenance de la bise.




Chaque année, quelques milliards de tonnes de poussières s’élèvent dans l’atmosphère, soulevées par les tempêtes et les vents, et circulent autour de la Terre. Parmi elles, se mêlent des spores fongiques, des pollens, des diatomées et des ailes d’insectes. L’anémochorie est le mode de dispersion principal des graines des végétaux se faisant grâce au vent puisqu’il qui concerne environ 90% des espèces végétales.




Une représentation de ces éléments taillés dans du basalte sont donc incrustés dans la sculpture en pierre de Savonnières. Pour favoriser une relation symbiotique entre la sculpture et le lieu, l’artiste utilise les résidus de la taille de pièces en basalte pour fertiliser l’espace planté et en accompagner la végétalisation de l’œuvre sur le temps long. Par un bouturage de mousse au début de la période Héritage, l’œuvre débutera une lente végétalisation.

























Équipe : Commande artistique réalisée en collaboration avec Marianne Homiridis / Bureau des Projets, Alain Bertaud, tailleur de pierre. Collaboration Studio Idaë : Pauline Avrillon, Jonathan Roditi, Pia Debray-Sandelin (stagiaire).
Commanditaire : SOLIDEO
Direction artistique du récit Courants Fertiles : Gaël Charbau et Manifesto

Crédits photos : Cyril Badet / Sense

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