Introduction



Somewhere between connection and isolation1

Un habitat est à l’origine utilisé en botanique pour définir la relation d’interdépendance entre une plante et un sol. Le sens du mot a dérivé au cours du XXe siècle pour décrire le mode d’organisation et de peuplement par l’homme du milieu où il vit.

La ville que nous habitons est fondée sur une connexion aux réseaux. Façonner un lieu pour le rendre habitable signifie le relier aux réseaux qui fournissent eau, énergie, chaleur, et ce faisant, peu à peu se protéger de l’extérieur, s’extraire du milieu.

Une dépendance technique aux réseaux se substitue ainsi aux liens d’interdépendance entre un lieu ses habitants.

Tout se joue dans la constitution de la frontière de ces mondes, entre la part de perméabilité avec le milieu et celle de la connexion aux réseaux. Comment concevoir une limite qui à la fois assure des échanges avec l’extérieur et laisse à l’habitant la possibilité de se déconnecter de cette emprise technique ?

L’habitable se refère toujours à une utopie, qu’elle soit hygiéniste, écologiste... A l’inverse de l’utopie qui s’impose au lieu, l’habitable est selon moi une synthèse entre une projection d’imaginaire et une réutilisation de l’existant.



Topique siginfie relatif à un lieu donné.
J’appelerai Topique une typologie d’objets ou d’espaces qui s’adressent en premier lieu aux habitants, qui font signe et naissent d’un mouvement issu du lieu.

Un topique est un objet autonome, déconnecté du réseau et connecté au milieu.

Un topique exprime un juste équilibre entre un flux (la pluie, le vent, etc.) et une action humaine, celle de l’utiliser, de le capter, le stocker, le filtrer puis le redistribuer.



1 Traduction du texte issu de l’exposition “Letting the dust settle” au CCA de Kitakyushu, Japon en janvier 2012.